Suite et fin de l’article ‘Comment sécuriser une zone de chargement au sein d’une industrie.

La recherche de solutions par implication des acteurs

Par expérience, quatre grands volets peuvent ressortir de la phase d’audit :

Une fois le diagnostic réalisé, l’objectif va être de faire émerger des idées d’amélioration à mettre en œuvre. Cette recherche de solutions doit se faire via un groupe de travail, et doit aborder la problématique à la fois dans une vision court-terme et dans une vision long-terme.

Il est recommandé de commencer par une réflexion sur le long-terme, afin de définir la cible, le niveau de qualité attendu. Des actions plus ou moins court terme en découleront alors, dans une démarche d’amélioration continue.

Le groupe de travail doit être composé de volontaires pour faciliter la réflexion et l’ambiance de travail. Caristes, membres du service QSE, membres du CHSCT pourront composer ce groupe. Des sessions de travail hebdomadaires d’environ trois heures sont nécessaires pour obtenir des résultats intéressants.

Objectif n°1 : le long-terme = ce vers quoi nous souhaitons aller.

Les premières sessions doivent être mises à profit pour réfléchir à une solution long-terme, dans le but d’éliminer les points bloquants issus de l’analyse de risques. La partie « infrastructure » et « pratique des caristes » sera au cœur de la réflexion. Les idées doivent émaner du terrain, les personnes doivent se sentir écoutées. Objectif : passer en revue l’analyse de risques et la liste des pré-requis puis chercher des solutions pour éliminer les risques prioritaires tout en respectant les pré-requis opérationnels.

Outils proposés : Le brainstorming en salle (avec projection d’une vue aérienne de la zone de chargement), étude sur le terrain avec le groupe de travail.

Livrables attendus :

La solution long-terme, avant d’être validée, devra être étudiée sur le terrain en présence du groupe de travail.

Solutions court-terme : déploiement d’une amélioration continue

Objectif n°2 : le court-terme = atteindre la solution long-terme par de petites victoires.

Pour cette phase les quatre volets cités plus haut vont être parcourus dans une démarche d’amélioration continue. A la suite de la recherche de solutions long-terme, le groupe de travail commence une démarche d’amélioration continue court-terme.

Infrastructures : y-a-t-il des améliorations court-terme qui ne nécessitent pas d’investissement lourd, rapides à mettre en place pour limiter la co-activité ? Par exemple, créer des zones sécurisées pour les chauffeurs, mettre à leur disposition des PIRL (plateforme individuelle roulante légère) si leurs échelles sont défaillantes, privilégier certaines voies de circulation, condamner des chemins piétons, …

Pratiques des caristes / management : Sur cet item, il s’agit d’étudier directement le mode opératoire des caristes. La modification de certaines pratiques peut en effet souvent diminuer significativement les risques d’incidents dans la zone de chargement : création d’une zone ralenti ou stop aux abords de la zone de chargement, suppression / changement de certaines manœuvres du cariste pouvant conduire à des interactions avec le chauffeur lors du chargement, interdiction des piétons dans la zone de chargement… Les chefs d’équipe seront alors un appui fort pour le déploiement, l’accompagnement et la conduite du changement à ce niveau.

Communication / procédure / formation :

Travail en amont avec les affréteurs / transporteurs et chauffeurs : une partie importante du projet concerne notamment le déploiement de solutions en amont. Cela passe notamment par l’aide des affréteurs et transporteurs. Un turn-over important de chauffeurs circulant sur le site en question est souvent l’une des problématiques fortes en ce qui concerne la sécurité. L’idée est donc de développer des standards de chargement qui peuvent aider le chauffeur à connaître la procédure à suivre pour tel ou tel chargement. Pour ce faire, il est indispensable d’accompagner les affréteurs / transporteurs dans la mise en place d’une communication avant l’arrivée sur le site.

Ensuite, pour contrôler la bonne application de ces standards et le respect des nouvelles exigences de sécurité, il sera nécessaire de réaliser des audits très réguliers, et d’appliquer des sanctions en cas d’anomalies.