L’hydrogène est attendu comme le nouveau “carburant” de l’aéronautique, permettant de répondre aux défis environnementaux et aux obligations étatiques imposées au transport aérien.

En effet, les objectifs français et mondiaux de baisse des émissions ont conduit le secteur aérien à se projeter sur une diminution, pour 2050, des émissions de GES de 50 % par rapport à leur niveau de 2005. Quelles sont les attentes pour les prochaines années ?
Il convient de se poser quelques questions au préalable.

Qu’est-ce que l’hydrogène ?

L’hydrogène, ou plutôt le dihydrogène, est une molécule formée de deux atomes d’hydrogène. Sous forme gazeuse à pression ambiante, c’est un vecteur d’énergie qui requiert une chaîne de valeur complexe. Généralement, il est produit à partir d’eau ou d’hydrocarbures, soit par procédés thermochimiques avec captage du CO2 émis lors de la fabrication, soit par électrolyse de l’eau.

Comment produire de l’hydrogène ?

Il existe trois méthodes pour fabriquer de l’hydrogène : l’électrolyse de l’eau, le reformage du gaz (ou vaporeformage) et la pyrolyse de méthane.

Comment produire de l’hydrogène vert ?

L’hydrogène peut être produit par électrolyse de l’eau : ce procédé consiste à faire passer un courant électrique dans l’eau pour décomposer les molécules (H2O) et en extraire l’hydrogène.

Quelles sont les attentes pour les prochaines années dans le secteur du transport aérien ?

Le consortium européen Airbus, est aujourd’hui l’organisation la plus avancée en termes de projet d’avion du futur, avec la présentation en septembre 2020 de trois modèles d’avions zéro émission (nom de code : ZEROe), propulsés à l’hydrogène. La mise en service de ces avions est prévue pour 2035. Comme le rappelle Pierre Thouverez dans Technique de l’Ingénieur (source), “il faudra que l’hydrogène embarqué dans ces avions nouvelle génération soit produit de manière propre : par électrolyse de l’eau, en utilisant de l’électricité issue de sources renouvelables”, pour que nos futurs trajets soient réellement sans émission de CO2.

Le défi est donc immense. D’une part, pour produire ce nouveau carburant de la façon la plus propre et la plus efficiente possible. D’autre part, pour mettre à niveau les infrastructures aéroportuaires, afin de permettre l’accueil des nouveaux types d’avions et le stockage / acheminement de ce carburant d’un type nouveau (liquéfié à -250 °C pour pouvoir être stocké, il nécessite un espace de stockage quatre fois plus important que le kérosène). Et enfin, pour assurer l’embarquement de ce nouveau carburant en toute sécurité dans les appareils (nouveaux types de réservoirs).

ELOY Lucas, ingénieur d’affaires chez Kasadenn

Source : https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/airbus-hydrogene-emissions-86095/