Voici les clés pour transformer ce dilemme apparent en véritable levier de performance.
1. La rigueur n’est pas rigidité : repenser le contrôle de gestion
Trop souvent, la rigueur financière est confondue avec la multiplication des contrôles et des validations. Résultat ? Des processus alourdis, des décisions ralenties, et une frustration croissante des équipes opérationnelles.
La vraie rigueur : clarté et anticipation
La rigueur financière moderne dans l’aéronautique repose sur trois piliers :
- Des règles du jeu claires : définir en amont les enveloppes budgétaires, les seuils de décision et les indicateurs de performance. Moins de contrôles a posteriori, plus de cadre structurant a priori.
- Des outils de pilotage en temps réel : grâce aux ERP (SAP…) et aux dashboards automatisés, le suivi des écarts devient continu. L’alerte précoce permet l’action rapide.
- Une comptabilité analytique fine : identifier rapidement où concentrer les efforts d’optimisation.
2. Du forecast figé au pilotage dynamique
Le modèle traditionnel a vécu
Dans l’aéronautique, les aléas sont nombreux : retards de livraison, modifications techniques, évolution des cadences de production, tensions sur les matières premières…
L’agilité financière passe par :
- Des prévisions glissantes : actualiser les forecasts tous les trimestres pour intégrer les dernières informations disponibles.
- Des scénarios multiples : travailler avec trois scénarios (optimiste, réaliste, pessimiste) pour anticiper différentes configurations.
- L’approche « beyond budgeting »: pour certains postes, remplacer les enveloppes fixes par des principes de gestion et des objectifs de performance relatifs.2.
3. La technologie au service de l’équilibre
Les outils qui changent la donne
- Business Intelligence : Power BI ou Spotfire permettent de diffuser l’information financière de manière visuelle et accessible en temps réel.
- Automatisation : robots RPA pour les rapprochements bancaires, clôtures automatisées… Libérer du temps pour l’analyse à valeur ajoutée.
- Intelligence artificielle prédictive : identifier des patterns dans les dérives budgétaires et alerter avant que le problème ne devienne critique.
Attention : La technologie est un moyen, pas une fin. L’outil doit accompagner une refonte des pratiques, pas simplement automatiser les erreurs.
4. Les spécificités de l’aéronautique : des contraintes qui deviennent des atouts
L’aéronautique impose des contraintes uniques :
- Cycles longs (20-30 ans) : obligent à avoir une vision stratégique et à investir dans l’amélioration continue.
- Normes drastiques (EN 9100, certifications) : créent naturellement une culture de la rigueur applicable au domaine financier.
- Investissements colossaux : justifient des analyses approfondies et des outils de pilotage sophistiqués.
Ces contraintes, bien gérées, deviennent de véritables forces pour structurer la performance.